Jacques Villette :

Pour la réhabilitation de Maurice Papon

Une justice tardive

Spoliations et travail forcé, un bilan de la Seconde Guerre Mondiale.
Stuart E. Eizenstat, Éditions du Seuil

Titre original : Imperfect Justice : Looted Assets, Slave Labor, and the Unfinish Business of World War II
Le titre, si librement traduit, pourrait être allongé .."tardive et à l'américaine", et le sous titre pourrait être : "De l'arrogance des milieux sionistes américains ".

La présentation, par le Sous Secrétaire au Trésor de l'Administration Clinton, des négociations entre les banques suisses, les industriels allemands et le gouvernement français d'une part, et les avocats des institutions juives d'autre part pour que ces derniers renoncent à toute poursuite devant la justice américaine en terme d'"action collective" est du plus haut intérêt. Stuart Eizenstat fut le spécialiste démocrate des problèmes de compensations jugées nécessaires pour que les juifs admettent que tout avait été fait par les européens pour compenser le dol qu'ils avaient subi avant et pendant la dernière guerre mondiale. Conseiller aux questions intérieures de Carter, il conseilla la création de la Commission présidentielle sur l'Holocauste, puis celle du Holocaust Memorial Council. Il eut de nombreux postes sous la présidence Clinton mais resta en charge de ces affaires liées à l'exploitation des souffrances des juifs pendant la guerre par les associations juives américaines dans un but d'obtenir des avantages pour leur communauté, pour Israël et pour les travailleurs forcés, et par certains avocats pour l'argent.

Ces affaires étaient liées à la législation américaine qui permet à des individus de porter plainte au nom d'une communauté. En cas de succès de la procédure, les avantages sont acquis à tous les membres de la communauté. Les avocats américains qui demandent des honoraires proportionnels aux gains totaux des plaignants, jusqu'à 30%, peuvent encaisser des sommes colossales. On a ainsi vu les cabinets d'avocats encaisser des milliards de dollars après avoir conduit à la faillite des fabricants de cigarettes ou des industriels de l'amiante. Ces actions en justice sont alors soutenues par d'importantes campagnes médiatiques.

Cinq parties : Les banques suisses, les oeuvres d'art, l'Allemagne, l'Autriche, la France et notre analyse.

   Les banques suisses

    La charge émotionnelle liée à l'évocation des souffrances de juifs pendant la guerre rendait le sujet particulièrement attractif pour les avocats spécialisés dans le domaine (flamboyant American class action lawyers). Les banques suisses ne se rendirent pas compte de la puissance que le levier de l'opinion américaine pouvait conférer aux avocats qui les attaquaient sur le commerce de l'or avec les Nazis et sur les comptes dormants. Ils ont totalement sous estimé le besoin de communication avec l'opinion américaine, en prenant la position du banquier rigoureux et honnête qui a sa bonne conscience pour lui, alors que certaines banques suisses, peu nombreuses, avaient traité à la légère des demandes justifiées d'orphelins de l'Holocauste. Le sénateur D'Amato, de l'Etat de New York, où les juifs sont très nombreux, utilisa aussi le thème pour sa campagne électorale.

Dès 1995, des livres parurent portant les plus graves accusations contre le gouvernement suisse et les banques suisses. La tension devient rapidement si grande que l'administration Clinton prit conscience qu'elle devait intervenir pour éviter une grave dégradation des relations diplomatiques entre les deux nations, alors que le gouvernement suisse prenait le parti de laisser les banques se défendre seules.

Le binôme Edgar Bronfman - Israel Singer1, membres éminents de la communauté juive américaine qui œuvraient par conviction communautaire, fut le plus actif pour porter des accusations contre les banques suisses, mais des équipes d'avocats furent aussi très actives sur le plan médiatique. Ainsi, Edward Fagan qui dirigeait une équipe d'une dizaine d'avocats de renon, dont Robert Swift, et Micheal Hausfeld2 qui dirigeait avec Martin Mendelson une deuxième équipe surenchérirent constamment. Le juge Korman nomma Fagan responsable du comité exécutif des avocats.

Les avocats américains, soutenus par une opinion publique très conditionnée, exigeaient des audits successifs qui révélaient de prétendues dissimulations des banques suisses toujours plus importantes, alors que c'était le champs des recherches qui était toujours plus étendu.

In fine, les banques suisses acceptèrent un audit portant sur toutes les banques privées, conduit par le "Commitee of independant persons" - en fait pas du tout indépendantes puisque la moitié étaient des personnalités juives - sous la présidence de Paul Volcker. Il fut exécuté par près de 600 experts anglo-saxons qui travaillèrent trois ans. Le coût de cet audit (600 millions de francs suisses) fut trois fois plus élevé que toutes les sommes qui furent jugées susceptibles d'être des comptes dormants de juifs victimes de l'Holocauste3

Le lobby juif exerça un chantage sur les banques suisses en menaçant de bloquer leur développement aux USA où elles avaient 25% de leurs revenus, et l'accord porta sur un forfait de 1,25 milliard de dollars US, qui s'ajoutait au coût de l'audit. Stuart Eizenstat, qui désirait que cette somme fut rapidement répartie entre les ayants droit, constate que les associations juives et les avocats mirent trois ans à se partager le gâteau. L'accord fut conclut avant même que le rapport Volcker soit diffusé, et les journalistes qui voulaient des nouvelles à sensation le présentèrent de façon fallacieuse4. En fait, le rapport de l'audit était favorable aux banques privées suisses, mais certaines annexes du rapport n'avaient pour objet que de justifier les présomptions des parties juives, sans aucune base historique.

Parallèlement, une commission d'enquête sur le comportement des banques et du gouvernement suisses, des années trente à 1945, fut crée en 1995 par le gouvernement suisse. Cette commission, dite Bergier, entreprit l'étude des archives gouvernementales. Sa conclusion ne nous apprend rien que nous ne savions déjà : la Suisse, pour préserver sa neutralité, continua de commercer avec l'Allemagne, comme avec les Alliés, sans tenir compte du comportement criminel du régime nazi. Jusqu'à la fin de la guerre, elle autorisa le transit des approvisionnements stratégiques par son territoire et vendit des armes à l'Allemagne et aux Alliés jusqu'à la fin des hostilités. Mais dire qu'elle a bénéficié d'un commerce d'or juif à grande échelle est faux. Cette commission Bergier a été le pendant en Suisse de ce que fut le procès de Papon en France : il fallait justifier au yeux de l'opinion publique le versement de rançons à la mouvance sioniste dès lors qu'il apparaissait que l'on ne pouvait pas l'éviter, et cela dans le but d'éviter une vague d'antisémitisme.

Notes :;

1 - page 67 : "... Bronfman et Singer avaient en commun un fort sentiment d'appartenance à la communauté juive américaine. Ils considéraient la Shoa comme la conséquence de la faiblesse historique des Juifs en Europe et à leur manque d'influence politique réelle aux Etats-Unis. Ils envisageaient les choses en termes de conflit, quitte à susciter des réactions antisémites. Cette approche agressive allait se trouver au coeur de l'affaire des banques suisses."

2 - page 160 : En mai 1998, au plus tendu des négociations qu'il conduisait, "Je continuais à exiger des avocats de la partie civile des preuves tangibles à l'appui de leur demande. Hausfeld reconnut qu'il ne pouvait établir un lien défendable devant une cour. Et si j'avais eu besoin qu'on me rappelle qu'il s'agissait d'une négociation politique et non juridique, Weiss s'en chargea avec aigreur : " La vraie question, ça va être de savoir qui a les couilles les mieux accrochées !".

3 - L'audit porta sur plus de 4 millions de comptes répartis en 254 banques. Les filiales des banques étrangères, qui avaient souvent des comptoirs dans les zones où résidaient des juifs avant la guerre, ne furent pas auditées. Si près de 1200 comptes dormants susceptibles d'être des comptes juifs furent découverts dans des banques privées suisses, dont seulement 120 l'étaient certainement, après l'audit, la banque israélienne LEUMI, autrefois l'Anglo-Palestinien Bank, admit en janvier 2000 qu'elle détenait plus de 13000 comptes dormants dont beaucoup appartenaient à des victimes de la SHOA (page 369).

4 - L'article de Jacques Rossier, publié le 16 février 2000 dans la Lettre du groupement des banquiers privés genevois, "Les banques suisses dans la tourmente : leçons du rapport Volcker", rappelle que ce rapport n'est pas accablant pour les banques suisses et qu'il dégage cinq conclusion principales :
"
1. Les banques n'ont fait aucune discrimination de la clientèle quant à son origine.
2. Elles ne se sont appropriées illégalement aucune valeur patrimoniale appartenant à des victimes de l'Holocauste.
3. Elles ont permis aux victimes ou à leurs descendants d'accéder aux comptes qui leur revenaient, au même titre qu'à leurs autres clients.
4. Elles ont respecté les dispositions légales en matière d'archivage de documents et ont été bien au delà, en conservant des archives considérables remontant aux années 30.
5. A quelques rares exceptions près, les banques ont soutenu sans restriction les réviseurs mandatés par la Commission Volcker.
   
Les accusations massives qui ont été portées contre les banques suisses depuis 4 ans ne sont donc pas fondées."

    Les œuvres d'art

    Un chapitre est consacré à la restitution des œuvres d'art. L'AAMD, Association (américaine) des Directeurs de Musées d'Art, attendit 1998 pour créer un groupe de travail qui se réunit à Washington pour la recherche dans les musées des œuvres volées pendant la période nazie (1939-1945), et édicta, en 1999 les  "principes de Washington" qui furent reconnus par la communauté occidentale : les œuvres d'art volées devaient être restituées1.

   Note : 1 - Heureusement pour les juifs, la France n'a pas attendu 1999 pour les restituer chaque fois que cela était possible. 
    Dans une Allemagne exsangue, seuls les membres des forces d'occupation  avaient de l'argent et des produits de première nécessité pour se procurer des œuvres d'art. Après la guerre, les musées et les collectionneurs américains étaient  les plus riches, et cela fit que beaucoup d'œuvres majeures y furent découvertes quand on y fit des recherches approfondies. .

    L'industrie allemande

    L'Allemagne avait déjà bien indemnisé les juifs, mais après la chute du mur de Berlin, les souffrances de ces millions de travailleurs forcés, esclaves des temps modernes, furent vite perçues  par les avocats américains comme un extraordinaire filon d'émoluments dans le cadre de plaintes collectives déposées aux USA, d'autant que le chantage contre les industries allemandes pouvait prendre d'énormes proportions. Les grandes firmes allemandes, comme Daimler-Benz et Volkswagen, avaient intégré ce passé dans leur histoire et en avaient tiré les conséquences en versant de larges indemnités. En tenant compte que les prisonniers allemands avaient eux aussi souffert en Russie, et que 14 millions d'Allemands avaient été chassés de chez eux, les industriels allemands rechignaient à de nouvelles indemnisations.

    Les industriels allemands, déjà sensibilisés, prirent conscience de la charge émotive que pouvait soulever l'évocation de ces souffrances et que son utilisation aux USA par les avocats américains serait incontrôlable, et ils demandèrent l'aide du Chancelier Schröder. Ce dernier et le Président Clinton décidèrent d'intervenir pour éviter un conflit qui pouvait avoir des conséquences importantes sur les relations entre l'Allemagne et les USA. Stuart Eizenstat, conjugua ses efforts avec ceux du représentant du gouvernement Allemand, Bodo Hombach, ceux de l'ambassadeur des USA en Allemagne, John Kornblum, avec l'appui de la Secrétaire d'Etat Madeleine Albright. Les négociations furent particulièrement longues et décourageantes et nous ne pouvons les décrire. Les dernières propositions des avocats juifs furent concrétisées par une lettre du Président Clinton au Chancelier Schröder, dont les termes avaient été dictés par les avocats américains et Stuart Eizenstat. Sur l'accord du Chancelier sur 10 milliards de Marks, (5 payés par l'industrie allemande et 5 payés par l'Etat allemand) un accord officiel fut signé le 17 décembre 1999. Mais Eizenstat, qui avait œuvré pour regrouper tous les plaignants pour arriver à un accord, n'était pas au bout de ses peines. Il fallait que l'accord soit traduit en une loi allemande, loi dont la rédaction donna lieu à de nouvelles contestations, mais il fallait surtout, pour que les victimes puissent toucher leurs indemnités, que le gâteau soit partagé entre les différentes catégories de plaignants, et les discussions, cette fois entre plaignants, reprirent de plus belle. Eizenstat, qui ne voulait pas que cela dura aussi longtemps que cela avait duré pour le partage du gâteau suisse, s'impliqua une nouvelle fois.

   Notes : 

1 - Eizenstat écrit, pour introduire le chapitre des négociations :"Otto von Bismarck, le Chancelier qui réalisa l'unité de l'Allemagne au XIXe siècle, remarqua un jour que les gens ne doivent pas assister à la préparation des saucisses ni à celle des lois. On peut certainement en dire autant pour les négociations avec l'Allemagne."

L'Autriche

    Les Autrichiens jouèrent un rôle disproportionné dans le Troisième Reich. Ils représentaient 8 % de la population de l'Allemagne et de l'Autriche réunies, mais 14 % des SS et 40 % des forces d'extermination à Auschwitz. Mais l'Anschluss avait laissé croire que l'Autriche avait été une victime et elle n'avait pas été contrainte à une dénazification forcée comme l'Allemagne1. Quand les mêmes avocats attaquèrent l'Autriche, après les industriels allemands, devant les tribunaux Américains, il est certain que l'Autriche, même en proportion, n'avait pas fait les efforts que l'Allemagne avait faits pour indemniser les juifs. De plus, après les élections d'octobre 1999, l'Autriche fut dirigée par Wolgang Schüssel, chef du parti populiste grâce à une alliance avec Jörg Haider, chef du parti ultranationaliste, qui alla jusqu'à faire appel aux anciens nazis et qui s'opposa à la restitution de biens juifs.

    Le Chancelier Schüssel, qui n'était pas antisémite, confia la responsabilité des négociations à une personnalité incontestée, Maria Schaumayer, ancienne présidente de la banque centrale autrichienne, favorable à une juste indemnisation des juifs et des travailleurs forcés. Le Président autrichien Thomas Klestil était, lui aussi, sensible à la mémoire de la Shoa. Les intérêts des juifs furent défendus par Ariel Muzicant, juif né en Israël.

    Eizenstat appliqua sa méthode : Il veilla à ce que toutes les parties intéressées soient consultées et modéra les exigences disproportionnées des avocats. Il fit traiter d'abord séparément les deux problèmes : l'indemnisation des travailleurs forcés et celle des juifs, puis il obtint une indemnité totale de 1,1 milliards de $ et la restitution de quelques biens communautaires juifs. Sur la fin des négociations, Colin Powell, futur Ministre d'Etat, lui apporta son soutien.

1 - Les difficultés rencontrées par Simon Wiesenthal en Autriche pour faire condamner les criminels nazis furent significatives de cette dénazification diminuée (Cf. : Les assassins sont parmi nous).

La France

    Lorsque les avocats juifs américains prirent le France pour cible en 2000, les campagnes de désinformation sur la prétendue non indemnisation des juifs après la guerre avaient incité les hommes politiques français à prendre les devants. La commission dite Mattéoli avait été instituée par Alain Juppé en 1995 et confirmée par Lionel Jospin. Cette commission avait déjà prévu la création d'une institution destinée à indemniser les juifs spoliés, la CIVS Commission d'Indemnisation des Victimes des Spoliations, et la création d'une "Fondation pour la mémoire" destinée à perpétuer la mémoire du génocide. 

    Eizenstat, conscient que la France avait fait de gros efforts, temporisa l'attaque des avocats juifs américains qui auraient voulu une indemnisation globale comme celles qu'ils avaient obtenues dans les trois cas précédents, suivant le principe d'une "justice sommaire1". L'idée de payer à une organisation internationale un pactole, dont les véritables victimes ne verraient pas la couleur, rebutait les négociateurs français, membres éminents de la communauté juive française comme Simone Veil et le président du CRIF, alors Henri Hajdenberg. Les avocats américains auraient aussi voulu que la Caisse des Dépôts et Consignations publie les noms des titulaires des comptes bancaires dormant depuis les années de la spoliation et dont les noms avaient des consonances étrangères, ce qui était contraire à la tradition française de préservation de la vie privée. Einzenstat soutint la proposition de la création d'un fond spécial dit "dépôt" qui permettrait d'indemniser les juifs qui croyaient que leurs parents avaient été spoliés et non indemnisés, et que ne pouvaient en apporter aucune preuve. 

    Les négociations furent plus rapides que dans les autres cas du fait de l'expérience des négociateurs et du fait qu'il fallait prévoir l'arrivée de l'administration Bush coté américain, et de la participation, coté français, de personnalités incontestées comme celles déjà citées et de Jacques Andréani, ancien ambassadeur de France aux USA, nommé ambassadeur extraordinaire pour les questions juives.   

    L'accord porta sur un "dépôt" de 22,5 millions de dollars qui permettra d'attribuer jusqu'à 3000 dollars aux supposés spoliés, la partie non utilisée du dépôt devant être versée à la "Fondation pour la mémoire" en plus des 2,4 milliards de francs déjà prévus.

 Conclusion de Stuart Eizenstat.

        Stuart Eizenstat pense que le résultat de toutes ces actions de réparation sera une grande contribution à l'établissement d'un sentiment de justice en Europe, et il est fier de l'énorme travail fourni par l'administration américaine.

     Analyse du livre

   Les sentiments qui dominent dans l'action des acteurs américains sont ceux de supériorité morale et de puissance sous toutes leurs formes de la communauté juive américaine. Qu'elle ait parfois raison, personne n'en doute, mais, comme Eizenstat le constate lui même, l'arrogance des avocats et des responsables des organisations juives américaines nécessitait l'intervention du gouvernement américain.

    Le chapitre des remerciements précise que de nombreuses personnes ont contribué à la rédaction de ce livre. Stuart Eizenstat a été le coordonnateur d'un travail collectif qui décrit avec une grande précision 5 années de négociation. Le livre est riche de détails et présente aussi quelques analyses intéressantes.

    Eizenstat a intitulé le chapitre sur la France : "L'exception française". Cela prouve qu'il a été surpris de la réaction de la France, et qu'il ne connaîssait pas l'histoire de la France, pendant et surtout après la guerre. Il a pris au pied de la lettre l'affirmation idiote de Jacques Chirac, en juillet 1995 : "Oui, la folie criminelle de l'occupant a été, chacun le sait, secondée par les Français, secondée par l'Etat Français." On sait que Jacques Chirac aurait dû dire : "..par des Français mis au pouvoir par l'occupant ". Eizenstat a pris à la légère les protestations de Jacques Andréani qui lui expliquait que la France avait fait de nombreux efforts pour indemniser les juifs, et ceux de Henri Hagdenberg qui lui expliquait que, pour quelques milliards de francs, les institutions juives américaines pouvaient faire perdre à la communauté juive française la haute considération où les Français la tiennent. Il ignore l'importance de la contribution juive dans le gouvernement de la France de l'après guerre et les efforts faits pour indemniser les juifs et reconstruire la confiance entre Français. Les bases de l'indemnisation des juifs ont été définies par René Cassin, Prix Nobel de la Paix, et celles de la réconciliation des Français par René Mayer qui fut l'instigateur de l'amnistie la plus importante pour les "épurés".

   Quand on étudie cette arnaque au génocide, l'attitude d'Israël vis à vis des Palestiniens et de l'ONU, et l'incitation des Etats Unis d'Amérique à attaquer l'Irak, on peut se poser la question : jusqu'où les Etats Unis d'Amérique se laisseront-t-ils entraîner par l'arrogance de la nébuleuse sioniste ?

   Pour son aide réelle apportée à la France, Stuart Eizenstat a été nommé Chevalier de la Légion d'Honneur.

1 - Le titre américain Imperfect Justice a été traduit par Justice tardive. Il se peut que "justice sommaire" ne soit pas la meilleure traduction du texte original.