Jacques Villette :

Pour la réhabilitation de Maurice Papon


Une innocence évidente...

Préface de Léon Boutbien du livre de Hubert de Beaufort, mars 1999.

  " Une innocence évidente contre une haine entretenue, médiatisée, diabolisée, tel se présente le procès de Maurice Papon. Procès qu’il avait paradoxalement souhaité pour laver son honneur des misérables calomnies portées par un affabulateur.

En conscience, Maurice Papon est innocent des crimes dont il est accusé. Ce n’est pas seulement un mauvais procès, c’est un règlement de comptes politique monstrueux, soigneusement structuré, entretenu depuis 1980 contre l’ancien Préfet de Police, par des extrémistes accaparant pour leur dessein politique, la tragédie humaine du génocide.

Mais l’accusation concerne toute la Résistance française qui en est atteinte. Comment a-t-elle pu attendre si longtemps pour châtier un tel coupable, complice de toute les exactions et crimes de l’État français ? Certes, par une déclaration inopportune et électoralement située, le Président de la République a culpabilisé le peuple français et, plutôt que de rester fidèle au général de Gaulle, il a provoqué la discorde. Durant l’occupation, la République n’a jamais cessé d’exister, tant à Londres qu’en France occupée, sous l’armature occulte de la Préfectorale, son dévouement et le sacrifice des Résistants à leur poste.

Soumettre au jugement une telle situation, avec la prétention de lui accorder une valeur éducative par des hommes dont l’âge pardonne l’ignorance, est une imposture. Si la liberté et la vie d’un homme n’en dépendait, le jugement de Bordeaux serait risible.

La mort a fait son œuvre depuis, les acteurs et témoins de cette période ont disparu, sinon ce procès n’aurait jamais eu lieu. Pour ne citer que les commissaires de la République à Bordeaux, en 1944 : Gaston Cusin, Bourgès-Maunoury, Soustelle, tous ont conservé leur confiance à Maurice Papon et dit qu’il était un Résistant comme eux. Sa situation était d’autant plus difficile, plus critique, qu’il agissait au milieu d’un " nid de vipères ", avec une marge de manœuvre d’action limitée, car la Gestapo était partout.

Après le témoignage au procès de MM. Amouroux et Michel Bergès, Hubert de Beaufort prolonge le sien par ce livre. Par sa documentation et sa précision, il rétablit une vérité qui vient à point pour éclairer l’opinion et la convaincre. C’est une bouée de sauvetage jetée à un homme dont, ni l’âge ni I’innocence ne supporteraient la confirmation d’un châtiment funeste. Sommes-nous encore un Etat de droit où la justice doit être sereine ? "

 

Léon BOUTBIEN

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