L’épuration
Prisonniers en France
du fait de l’épuration
Source : Peter Novick : L épuration française, pages 297-298, sauf la dernière
ligne.
Nombre |
Remarques | ||
1945 | 40000 |
||
Décembre | 1948 | 13000 |
Amnistie de 1947 |
Décembre | 1949 | 8000 |
|
Avril | 1950 | 5587 |
|
Janvier | 1951 | 4000 |
|
Octobre | 1952 | 1570 |
Amnistie de 1951 |
1956 | 62 |
||
1958 | 19 |
||
1964 | 0 |
Oberg et Knochen libérés en 62 | |
Décembre | 2001 | 1 |
Maurice Papon |
Les condamnations à mort en France
Source : Peter Novick : L épuration française, pages 319-323.
Condamnés à mort |
Exécutés |
Remarques | |
Tribunaux légaux sur toute la France | 8 |
3 |
Haute cour de Justice + Tribunaux militaires, Cours de justice et Cours d'Assises. (1) |
Personnes soupçonnées de collaboration, avec ou sans jugement sommaire. |
5143 3724 |
Avant la libération
Après la libération |
|
Exécutions sommaires sans motif identifié |
1532 423 |
Avant la Libération.
Après la libération |
L'épuration en Gironde (Source : Pierre Bécamps, La libération de Bordeaux)
Condamnés à mort | Exécutés | ||
Cour régionale de justice | 66 | 15 | |
Tribunal militaire | 24 |
12 |
L’épuration a été violente.
Dans la seule agglomération de Bordeaux, 1399 personnes
étaient déjà arrêtées le 18 septembre1944.
En fin 1948, la Cour régionale de justice
avait prononcé 882 verdicts dont, pour le département : 66 condamnations à mort
(15 condamnés réellement exécutés), 340 peines de travaux forcés, 19 peines de
réclusion, 239 peines d’emprisonnement et 141 acquittements.
Le Tribunal militaire de Bordeaux a jugé 1885 affaires, avec 24
condamnations à mort (12 exécutions), 187 peines de travaux forcés, 466 peines
de prison, 6 amendes, 289 acquittements, 831 absous, 6 amnisties à l’audience,
69 actions éteintes.
La Chambre civile a traité 1963 cas, et prononcé 1379 indignités
nationales.
Adrien Marquet, maire de Bordeaux, fit 41 mois de prison
avant d'être jugé et acquitté. Il fut seulement condamné à 10 ans d'indignité
nationale.
Les " malgré-nous " d’Oradour sur Glane
Le sort avait fait que 14 Alsaciens faisaient partie de la compagnie du régiment Der Führer qui commit le massacre d’Oradour sur Glane, dont 12 étaient des " malgré-nous " c’est à dire des incorporés de force. Dans la suite de la guerre, quelques uns désertèrent, et se battirent ensuite dans les FFI ou dans l’Armée. Certains avaient fondé des familles lorsque la Justice vint leur demander des comptes d’après une loi de 1948 à effet rétroactif (déjà), portant sur les crimes collectifs. Ils furent jugés à Bordeaux (déjà) et furent condamnés, le 13 février 1953, à des peines de 5 à 8 ans de réclusion. Certains avaient réellement participé au crime, mais il fut tenu compte qu’ils n’avaient que 18 ans au moment des faits. Qui pouvait prétendre qu’il aurait osé refuser d’obéir dans la SS ? C’était la douleur du Limousin contre celle de l’Alsace, et la France en fut bouleversée. Le Président du Conseil, René Mayer, proposa une loi d’amnistie pour les malgré-nous, qui fut votée par 318 voix contre 211. Les malgré-nous furent tous libérés dès le 21 février. Deux condamnés à mort, dont un Alsacien volontaire pour la SS, furent graciés, et furent libérés en 1958. (Source : Le procès d’Oradour, par Jean-Pierre Rioux, l’Histoire, N° 64, février 1984)
Le général de Gaulle et l’épuration (Source : Robert Aron, Histoire de l’épuration)
Le général voulut que l’épuration soit courte, et fit preuve d’une grande clémence que les communistes lui reprochèrent avec véhémence. Il pensait que la vengeance était contraire à la démocratie, et que les peines les plus sévères devaient être réservées à ceux qui avaient utilisé la guerre à des fins personnelles.
Au total, de la Libération jusqu’à sa démission en janvier 1946, 1594 recours en grâces lui furent présentés pour des condamnés à mort de tous les tribunaux existants : Haute cour de Justice pour les hommes politiques, Cours martiales qui furent remplacées par les Cours de justice, Tribunaux militaires jugeant les trahisons, Cours d’Assisses, Juridiction Coloniale et Tribunaux militaires jugeant les crimes de guerre. Le général De Gaulle accorda 998 grâces pour ces 1594 recours.
Le général De Gaulle et le Maréchal Pétain
Le Général déclara, en 1945 :
" Aujourd’hui, il y a un vieillard dans un
fort… dont moi et beaucoup d’autres reconnaissons qu’il a rendu de grands
services à la France. "
En mars 1948, à Verdun, il évoqua le :
" le grand chef de la Grande Guerre(…)
emporté sous l’effet de l’âge, par le torrent des abandons. "
En mars 1949, lors d’une conférence presse, il
déclara :
" que la condamnation de Pétain était
nécessaire car il avait symbolisé ce que fut la capitulation et, même s’il ne
l’avait pas voulu, la collaboration "
Le 15 mars 1950, devant la Presse, il dit :
" S’il fallait une preuve de la
carence du régime, cette question brûlante et amère nous la donnerait(…). C’est
un opprobre que de laisser en prison un homme qui va avoir 95 ans. "
Conclusion
De nos jours, des journalistes et des hommes politiques ne reconnaissent pas que le général de Gaulle fut un grand homme, mais le maintien en prison de Maurice Papon prouve certainement que les hommes politiques actuels sont bien petits.
Partie : Plaidoyer Les
idées reçues Ses défenseurs
Préface de M. Boutbien
Manifeste de M. Boutbien
J. F. Steiner
Roger A. Lhombreaud
Lettre du Grand rabbin Journal du
Grand rabbin