Le génocide
L’ampleur du génocide. L’ampleur du génocide. les moyens, en France, répartition, à Paris, à Bordeaux
Pays | Population en 1939 |
Population en 1945 |
Pertes |
Population |
France | 270 000 |
200 000 |
70 000 |
26 % |
Grèce | 74 000 |
12 000 |
62 000 |
83 % |
Hongrie | 400 000 |
200 000 |
200 000 |
50 % |
Italie | 50 000 |
33 000 |
17 000 |
34 % |
Norvège | 2 000 |
1 000 |
1 000 |
50 % |
Pays Bas | 140 000 |
20 000 |
120 000 |
85 % |
Pologne | 3 350 000 |
50 000 |
3 300 000 |
98 ,5 % |
Roumanie | 750 000 |
430 000 |
220 000 |
29 % |
Tchécoslovaquie | 315 000 |
44 000 |
271 000 |
86 % |
U.R.S.S | ? |
Le Danemark est un cas singulier. Il avait refusé de donner asile à des familles juives avant la guerre. Il n’y avait sur son territoire que 5000 juifs d’origine et moins de 1350 juifs étrangers, en majorité des travailleurs sans famille. Quand la pression des nazis pour déporter les juifs devint trop forte, la Suède accepta de leur donner refuge, et moins de 500 juifs furent arrêtés (source : Raul Hilberg). La Suède était neutre et le détroit est large de dix kilomètres.
La Hongrie, l’Italie et la Roumanie étaient alliées de l’Allemagne et ont défendu leurs nationaux israélites tant que cela leur fut possible.
Si l’on tient compte des réfugiés en France, le nombre de 73 OOO juifs assassinés doit être comparé au total de 310 000 présents en France en 1941 (voir ci dessous). Le pourcentage de juifs tués est alors de 23 %.
Les moyens utilisés pour le génocide
Les camps d’extermination :
Auschwitz : 1 000 000
Sôbibor : 200 000
Treblinka : 750 000
Kulmhof : 150 000
Belzec : 550 00
Lublin : 50 000
Des camps de travail forcé furent également utilisés lors de l'encombrement de
camps d'extermination.
Les exécutions à ciel ouvert :
Les victimes des Ghettos s’élèvent à 800000.
Les fusillades en campagne s’élèvent à 1 300 000.
Le total des victimes avoisine
les 6 500 000 juifs assassinés.
Source : Raul Hilberg
On estime qu’il y avait 270 000 juifs dans toute la France en 1939, selon les critères établis par Vichy.
L’invasion allemande et l’Armistice ont provoqué des flux dans les deux sens :
En entrée : 40 000 juifs fuyant la
Hollande,
6 300 juifs allemands expulsés de Bade,
1 150 juifs allemands expulsés de Sarre et du Palatinat.
En sortie, les chiffres sont moins connus, mais il y eut
des départs via l’Espagne et le Portugal. L’Espagne accordait un visa de transit
à ceux qui avaient un visa d’entrée au Portugal, et le Portugal faisait de même
pour ceux qui pouvaient poursuivre leur émigration.
Les Etats d’Amérique latine furent les plus accueillants.
L’invasion provoque aussi des mouvements très importants à
l’intérieur même de la France :
Pendant l’invasion, environ 50 000 juifs descendirent en zone
sud, qui deviendra la zone non occupée. Fin octobre 1940, juste après l’entrevue
de Montoire, 100 000 personnes jugées anti-allemandes furent expulsées d’Alsace
Lorraine, annexée par l’Allemagne ; parmi elles, 22 000 Juifs qui rejoignirent
en zone non occupée les Juifs étrangers réfugiés et les Juifs allemands
expulsés.
On estime qu’en octobre 1940 il y avait 310 000 juifs dans la France de Vichy, répartis approximativement en :
165 000 en zone occupée, dont 148 000 à Paris.
145 000 en zone non occupée.
Source : Adam Rayski, Le choix des juifs sous Vichy, entre
soumission et résistance.
Extrait d’une étude trouvée dans les papiers de Paul Valéry :
" Il est certain qu’un nombre de Juifs ne s’est pas fait recenser, souvent sur
le conseil des commissaires de police qui leur faisaient remarquer que ni leur
nom ni celui de leurs parents ne les trahissaient. L’impression générale est
qu’ils ne sont pas très nombreux, beaucoup de ceux qui auraient pu échapper au
recensement ayant au contraire mis un point d’honneur à le faire."
(Voir à ce sujet, la lettre pastorale du
Grand Rabbin de France)
Se sont fait recenser d’octobre à novembre :
113 462 Juifs de plus de 15 ans, dont :
57 110 Français,
55 849 étrangers (26158 polonais ….),
et 503 originaires des protectorats.
Les Français sont répartis en :
Français d’origine : 28 502
Français naturalisés : 25 989
Remarques :
L’importance de l’immigration récente est notable. Les
enfants, non comptés ici, souvent nés en France étaient français.
Peu de juifs ont compris que le premier acte de
résistance aurait été de refuser de se faire recenser, car les dénonciations ont
été dans l’ensemble assez rares.
Répartition des déportations de France
Le total est d’environ 76 000 déportés (moins de 3000 sont
revenus), dont ;24 000 français répartis en parts à peu près égales :
8 000 Français d’origine ;
8 000 enfants français, dont les parents étaient étrangers,
et furent déportés dans le cadre du fallacieux regroupement familial ;
et 8 000 naturalisés.
Il y avait 6 500 juifs en Gironde en 1942, d’après Michel
Bergès. Dans son journal, le Grand rabbin écrit 5500 au
premier recensement.
D’après le récapitulatif, le
pourcentage de juifs arrêtés lors des rafles ne dépasse pas les 10 % de la
population juive totale, c’est à dire la moitié de la moyenne nationale. Par
contre le taux de juifs français de vieille souche parmi les personnes arrêtées
est très supérieur à la moyenne nationale, puisqu’il atteint les 65 %, à cause
des arrestations de décembre 1943 et de janvier 1944.
Partie : Les rafles et les déportations Récapitulatif Représailles allemandes Otages Les polices