Note de service de Hitler
Après la réunion de Wannsee en janvier 1942, où l’extermination des juifs d'Europe de l'Ouest, a été
décidée, et pour le remplacement de Otto von Spültnagel par son cousin Carl
Henrich von Stülpnagel, Hitler décide de créer le poste de HSS-PF, et définit
ses rapports avec la police française. Voici la transcription d'une traduction
annotée par René Bousquet. Notons le §3, où Hitler rappelle
que le HSS-PF peut donner des ordres à la police française.:
Le Fuhrer et Commandant Suprême de la Werhmarcht
Quartier général du Führer, le 9 mars 1942
- ° - Un chef supérieur des SS et de la Police est
institué dans le ressort du commandant militaire en France.
- ° - Le Chef Supérieur des SS et de la Police est
personnellement et directement subordonné au Commandant Militaire. Les
services de police du chef supérieur des SS et de la police sont subordonnés
au Commandant Militaire uniquement au point de vue territorial.
- ° - Le Chef supérieur des SS et de
la Police est compétent dans le ressort de service du Commandant militaire,
pour toutes les tâches qui incombent au Reichsfuhrer SS et chef de la police
allemande au Ministère de l’Intérieur du Reich (conformément au plan de
séparation du travail du Ministère de l’Intérieur du Reich), ainsi qu’en tant
que Commissaire du Reich pour la consolidation du germanisme.
Dans ce domaine d’activité, il a le droit de donner des
instructions aux autorités et forces de police françaises et le droit de les
contrôler. Il dispose de l’engagement des Forces de Police Françaises de la
zone occupée. La fixation du droit, ainsi que la promulgation des dispositions
fondamentales pour l’organisation et les prescriptions juridiques des
autorités françaises, y compris leur annonce, sont l’affaire du commandement
militaire. Dans la mesure où il s’agit, dans ce cas, des domaines visés à
l’alinéa 1, le Chef Supérieur des SS et de la police est le service du
commandant militaire qui traite ces questions.
- ° - Le chef supérieur des SS et de la Police reçoit ses
instructions :
- pour la sûreté militaire du pays et pour toutes
les opérations militaires par le commandant militaire ;
- pour l’activité de police et de traitement des
questions ethniques qui lui incombent, par le Reichsführer et chef de
la police allemande. Si les instructions militaires et policières
devraient révéler des contradictions, il devra être rendu compte au
chef du Haut Commandement de la Wehrmacht et au Reichsfuhrer SS et
Chef de la police allemande, lesquels provoqueront ma décision. En cas
de péril imminent, le commandement militaire peut prendre des
dispositions provisoires qui engagent. Les mesures d’expiation contre
des criminels, des juifs et des communistes à l’occasion d’attentats
contre le Reich allemand font également partie des mesures de police.
- ° - dès que des troubles intérieurs ou des opérations
militaires exigent des mesures à diriger de façon uniforme, le commandant
militaire - dans le cas de danger pressant également les chefs de district,
pourront disposer passagèrement des forces de SS et de Police de leur ressort.
Dans ce cas, il y a lieu d’observer que c’est précisément en corrélation avec
l’engagement de la troupe qu’une importance particulière revient aux mesures
de police prises sous responsabilité propre.
- ° - Le chef du Haut Commandement de la Wehrmacht
édictera en accord avec le Reichsführer SS et chef de la police allemande, les
dispositions plus précises relatives aux forces engagées territorialement de
la police secrète de campagne.
- ° - Le Chef Supérieur des SS et de la police tient le
commandant militaire au courant de toutes les mesures fondamentales et
importantes, respectivement de ses intentions ; il se tient en rapport étroit
avec le chef de l’administration militaire.
- ° - La collaboration avec les services du S.R. de la
Wehrmacht se règle d’après les principes édictés conjointement par le Haut
Commandement de la Wehrmacht et le Chef de la Police de sûreté et du S. D.
Signé :Adolf HITLER
Note : Ce texte est la recopie d'un
fac-similé reproduit dans le livre d'Yves Cazaux : René Bousquet face à
l'acharnement. Le document a été utilisé pour le procès René Bousquet qui y a
porté une annotation manuscrite à la hauteur du § 3 qui précise : "il a le droit de donner des instructions aux
autorités et forces de la police francaise...
..c'est ce que j'ai empêché